Dans la cale, et ailleurs… (Partie 3/3)

Avant-propos : ce billet a des allures de publicité. Effectivement ça en est. De la publicité pour ce que j’écris, pour ce que je fais ailleurs et que j’estime intéressant de relayer ici, dans la partie blog de ce site qui ne concerne bien souvent que mes petites élucubrations personnelles. Ça fait maintenant presque douze ans que je trempe au sein de la communauté française des joueurs de jeux de société via notamment ma participation très active au forum du site trictrac.net. Je serai bien incapable – et idiot – de m’empêcher d’y faire référence au cours de la vie de ce blog, tant j’ai écrit là-bas, tant est importante la part de mes lecteurs qui me connaissent et m’apprécient par ce biais.
C’est en cette qualité je crois que Lapinesco de l’équipe Pixie Games m’a demandé si je voulais participer à la rédaction de leur nouvelle gazette, et d’après lui parce qu’il a aimé la tenue des premiers articles que je venais de commencer à publier ici. C’est de ça que je vais parler dans ce billet. Tout cet avant-propos ne tend qu’à vouloir dire une seule chose : je n’ai aucun lien professionnel avec Pixie Games ni aucune affiliation, et tout le bien que je risque de dire ici de leur travail, ou de leurs jeux dans d’éventuels articles passés ou à venir, n’est que l’expression libre de mes goûts et de mes envies.

Pixie Games a eu l’idée sympathique de lancer une gazette électronique. Dans les faits c’est une newsletter qui met en avant le catalogue des jeux qu’ils éditent ou distribuent. Mais ce n’est pas que ça.

Dans les colonnes de cette gazette, on trouvera toujours un édito de qualité exemplaire – entre morceau de bravoure et périlleux exercice de pensée conceptuelle -, un dossier thématique ou le programme des jeux à paraître, la mise en lumière d’un acteur du monde ludique, des jeux et un concours. Et en marge de ces 6 à 10 pages, quelques petites facéties pour les amateurs de contenus récréatifs. Bref, c’est une initiative commerciale mais réjouissante et tout le monde doit pouvoir y trouver son compte, même si on n’en a rien à faire de Pixie Games.

J’écris

C’est un curieux exercice d’écrire un édito.
Et ce n’est pas si facile à faire d’ailleurs, car je suis davantage limité dans la longueur du texte que ce dont j’ai l’habitude ici.
Or faire plus court n’est pas forcément plus simple. À ce sujet Blaise Pascal a écrit une phrase que j’aime bien, dans sa correspondance il me semble. Quelque chose comme : « Je vous écris une longue lettre car je n’ai pas eu le temps de faire plus court. »
Il y a un petit côté présomptueux aussi : le sachant qui dispense sa pensée et éclaire le monde. Un peu comme citer Pascal sur un blog, vous voyez le genre.
Ici sur ce site si on y regarde de plus près on peut trouver un équivalent avec, par exemple, ce que j’ai écrit sur le pragmatisme en politique. Sauf que le format « Sous la douche » désamorce immédiatement, par son titre et par son ton, la prétention du propos.

Je n’ai fait cette lettre-ci plus longue que parce que je n’ai pas eu le loisir de la faire plus courte.

Blaise Pascal (On ne comprend rien, désolé Blaise.)

Plus on pédale moins fort, moins ça avance plus vite ?

Court et le moins présomptueux possible, voilà pour la forme. Deux principes assez modestes. Après trois éditos je pense pouvoir dire que je leur ai déjà tordu le cou à tous les deux. Pour le fond il allait falloir puiser dans les idées et les rengaines accumulées au fil des ans, essayer de les exprimer clairement, trouver chaque fois un angle, et si possible ne pas oublier de m’amuser. Par ailleurs les règles qu’on m’a données sont simples : je parle de ce que je veux, comme je le veux, tant que je ne m’amuse pas aux dépends de la concurrence. Pas de problème, je l’aime bien la concurrence.


Les numéros parus à ce jour :
La Gazette Pixie n°1 – Novembre 2020
La Gazette Pixie n°2 – Décembre 2020
La Gazette Pixie n°3 – Janvier 2021
La Gazette Pixie n°4 – Février 2021

Le lien pour s’abonner et la recevoir par mail.


Pour l’instant je leur ai écrit trois éditos (pour les numéros 2, 3 et 4).
L’inspiration, l’idée, l’angle, pourquoi on ne sait pas si c’est drôle ou sérieux, sarcastique ou euphorique ?
Explication de texte :

La ritournelle des jours gris (décembre 2020).
Pour mon premier édito, je n’avais aucune idée. Tellement aucune que j’en aurais presque stressé. Evidemment j’aurais pu inaugurer l’exercice en parlant directement d’une de mes marottes : le temps, la durée des parties, la consommation, les sleeves… Toutes ces petites choses qui m’agacent quand je regarde l’évolution du loisir. Mais je ne voulais pas commencer à râler dès le premier édito. Du moins pas contre la communauté.
Oui c’est comme ça que l’idée m’est venue finalement : trouver quelque chose qui unit toute la communauté.
Le plaisir de jouer ? Très bien, oui.
L’envie de jouer tout le temps ? Mieux !
Tout le temps… par tous les temps… Ce vieux marronnier absurde de journaleux m’est apparu alors, celui qui consiste à décrire le jeu de société comme le loisir parfait pour réunir la famille le dimanche après-midi quand il faut mauvais dehors.
Tout est bête dans cette phrase : le dimanche après-midi, la famille, la pluie.
En réalité le joueur passionné a envie de jouer tous les jours y compris le soir en semaine. En famille, avec des copains, pourquoi pas même de parfaits inconnus… (Nous venions de subir plusieurs confinements et une année de distanciation sociale, alors assez naturellement je crois avoir plutôt mis l’accent sur les copains.)
Quant à la météo désolé mais c’est totalement hors-sujet.
Je venais de trouver mon angle.

Une belle année (janvier 2021).
Ce deuxième édito est en réalité le troisième que j’ai écrit.
Mes râleries de prédilections étant bien souvent plus fortes que moi, j’ai éprouvé le besoin d’écrire quelque chose contre le cours des choses. J’ai donc cédé à mon inclination et j’ai écrit Axiologie de la pâte à crêpes.
Puis 3 jours avant la Saint Sylvestre, je me suis souvenu qu’on allait changer d’année. Souvent je plane un peu… Pourtant on sortait de Noël et bien souvent ces deux dates se suivent de près. J’ai donc remisé pour plus tard mon édito sur les crêpes (en plus en février c’est parfait on aura la chandeleur) et me suis attelé à vous souhaiter à tous une bonne année.
Cette fois l’idée m’est venue rapidement : une bonne année ? une année moins pourrie que 2020 ce sera déjà très bien. Une année normale, quoi.
Tiens, c’est quoi une année normale pour un joueur ?
M’est venue ensuite l’envie de raconter tout ça en une seule très longue phrase. Une contrainte formelle pour stimuler l’inspiration ou une envie de détourner l’impératif de brièveté qui m’était imposé (comment faire très long en peu de mots) ?
Au bout du compte une longue énumération, à lire en un seul souffle, de tout ce qui fait l’année d’un joueur.

Axiologie de la pâte à crêpes (février 2021).
Après un édito de janvier particulièrement euphorique, je n’avais plus aucun scrupule à proposer pour février cette sorte d’amalgame sarcastique et désabusé entre la marche effrénée du monde et l’uniformisation du marché du jeu de société.
Niveau prétention, là je crois que j’ai fait fort. Mais j’y ai mis du coeur. Tout ça je le pense vraiment. Pire ! pour moi tout ceci est logique. Je peux relire mon édito et me dire « Ça se tient ». Il aurait peut-être fallu que je dispose de trois fois plus de pages (certains raccourcis ne doivent être logiques que pour moi), et il aurait sûrement fallu que je digère mieux certaines théories que j’ai distillé un peu sauvagement dans ce texte.
Mais attention, c’est comme dans les jeux : il y a un twist ! (Oui c’est comme ça qu’on dit maintenant en boardgame design ou en marketing.)
J’avais décidé de prendre ça sous l’angle très restreint de la fluidité. La fluidité dans les jeux. Vous ne pouvez pas ouvrir un blog ludique, un tweet, un avis, une critique, une vidéo, ou que sais-je encore, sans fatalement tomber sur ce mot. La fluidité, à toutes les sauces, sans condition. Une indigestion de fluidité ! Quelque chose passe mal dans toute cette fluidité…
Je suis parti de cet angle et j’ai pensé aux grumeaux et à la pâte à crêpes.
Et puis je venais de faire plusieurs parties d’un jeu pas fluide du tout mais excellent qui m’a tellement amusé ! Un rapide tour de la planète ludique m’a démontré ce que je prenais déjà pour acquis : ce jeu se faisait critiquer pour son manque de fluidité.
Il m’a suffit de recoller les morceaux. Ce n’a pas été si simple à synthétiser mais je suis content du résultat.

Pour mon quatrième édito, je n’ai pas encore d’idée. Jusqu’ici, même quand j’ai eu envie de râler, je pense avoir réussi à rester enthousiaste, à garder un équilibre entre sérieux et amusement. Je vais faire attention à conserver cette part d’amusement.
Après tout, ceci n’est qu’un jeu !


Se termine ici une série de trois billets qui m’ont permis de renouer avec la parution d’articles sur danslacale.fr. J’ai exprimé ici et dans les deux autres billets comment j’ai été occupé loin du site, dans mes lectures, dans mes parties et découvertes de jeux, et dans l’écriture d’édito pour la gazette de Pixie Games.
Ces trois billets sont typiquement des articles de blog. Il est possible que je revienne à ce format. En attendant, j’ai déjà commencé à publier de nouveau, et un ami m’a fait le plaisir de participer lui aussi. Sous cette forme ou une autre, ça s’agite de nouveau dans la cale.

Voir aussi :



4 commentaires sur “Dans la cale, et ailleurs… (Partie 3/3)

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  1. « Je n’ai fait celle-ci plus longue que parce que je n’ai pas eu le loisir de la faire plus courte. »
    Blaise Pascal, Les Provinciales,1656, Seizième lettre aux révérends pères jésuites,

    Fat Club.

    Aimé par 1 personne

    1. Ah ah ah !
      Merci cher fat anonyme,
      Je devrais l’ajouter vous ne croyez pas ? Mais où écrirai-je ma blagounette ?
      Je suis tiraillé entre le plaisir de la blague et celui de la fatuité.
      Dur.
      Que dit la première règle du fat club, déjà ?

      J’aime

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